La cacophonie européenne face à la crise financière

Publié le par Jefka

C'est en situation de crise que l'unité d'une organisation s'y trouvant confrontée se jauge et s'apprécie, entre la force d'un groupe et la fragilité d'une association. En ce qui concerne l'Europe politique, les réactions face aux mesures envisagées pour sauvegarder l'équilibre du système financier démontre que l'Union Européenne n'est pas encore mûre pour s'élever d'une seule voix.
D'un côté, la France se dit prête à garantir la pérennité des banques en employant notamment la nationalisation. De l'autre côté, les allemands refusent toute mesure interventionniste de l'appareil politique pour renflouer les caisses d'établissements irresponsables. Berlin n'envisage pas de leur signer un chèque en blanc. Au centre, les anglais voient d'un très mauvail oeil que la City, qui n'est autre que la plus grande place financière du Vieux Continent, soit soumise à des contraintes régulatrices. Le marché a peut-être péché mais de là le priver de sa liberté, il y a une frontière que les Britannniques ne sont pas prêts de franchir.
Pendant ce temps, l'Etat irlandais, préférant le pragmatisme au dogmatisme, n'hésite pas à garantir la totalité des engagements de ses banques même si la facture totale, en cas d'effondrement complet de son système financier, serait deux fois supérieure à ses moyens.
Tout cela ressemble fort bien à une cacophonie qui ne présage rien de bon pour l'avenir. Nicolas Sarkozy parviendrait-il à convaincre les uns et les autres d'adopter ensembles une démarche commune ? Espérons-le mais on peut en douter, car il lui est déjà bien diffiçile d'accorder les violons au sein de son gouvernement. Pour preuve, sur un sujet aussi sensible que le déficit budgétaire, les deux personnages les plus proches du chef de l'Etat, soient le premier ministre et le conseiller spécial du Président, annonce chacun dans la même journée une vision radicalement différente. En matière de cohésion gouvernementale, les français méritent mieux. A moins que cela ne soit purement et simplement le reflet d'une insconstance au plus haut sommet de l'Etat.
04/10/2008
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