Le retour d’une économie administrée en France

Publié le par Jefka

L’annonce faite par Nicolas Sarkozy concernant son plan de relance de l’économie française n’est pas faite pour rassurer les générations futures. D’un autre côté, celles-ci n’ont guère les moyens de s’en plaindre aujourd’hui. En effet, notre Président propose la création d’un fonds destiné à soutenir les entreprises en difficulté. Cette mesure nécessiterait un financement d’une centaine de milliards d’euros. Nous ne sommes plus me direz-vous à quelques sommes astronomiques près, tant la crise a pris des dimensions stratosphériques ces derniers temps. Ce qui est surprenant, c’est que d’un côté les marchés financiers s’effondrent, réduisant comme peau de chagrin les capitalisations boursières, et de l’autre l’Etat français soutient dans des proportions gigantesques un capitalisme à bout de souffle. Comment est-ce possible ? Nicolas Sarkozy serait-il devenu prestidigitateur après s’être essayé à l’illusionnisme en début de mandat ? Non, rien de tout cela, aucun tour de magie mais simplement le recours à l’endettement public. Il s’agit même, selon l’expression résumée du gouvernement, d’un investissement sur l’avenir. L’Etat français empruntera pour ensuite souscrire au capital des entreprises en difficulté, disposant ainsi d’actions ou de parts constituant des actifs censés compenser la dette souscrite par les pouvoirs publics. En conséquence, l’Etat français entrera également dans les conseils d’administration de ces sociétés sous perfusion. Autant dire que nous ne serons plus très loin d’une économie administrée. Ce système sera-t-il suffisamment performant pour redresser des activités en souffrance et permettre aux contribuables, car il s’agit bien de l’argent public, de percevoir des dividendes en compensation des lourdes charges financières liées à un endettement croissant ? L’expérience du passé n’est pas faite pour nous rassurer, l’Etat ne s’étant jamais montré très bon gestionnaire. Espérons que le plan de relance soit effectivement un investissement porteur sur l’avenir et non uniquement un pari perdu dont les effets pèseront sur nos enfants.
24/10/2008
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