Obama casse la « Barack »

Publié le par Jefka

Ce sera Obama. Le peuple américain a choisi à une très forte majorité son 44ème Président. Les sondages promettaient une victoire aisée du candidat démocrate mais pas le raz de marée qui a inondé de joie tous les partisans du sénateur de l'Illinois. Il ne faisait plus aucun doute que les électeurs sanctionneraient l’administration Bush, et par voie de conséquence le parti républicain, compte tenu du bilan désastreux de son dernier représentant à Washington. Une crise financière et une guerre en Irak plus tard, Georges W. Bush restera dans l’histoire américaine comme celui qui a précipité le monde dans un siècle nouveau aux contours qui ne satisfont personne : un bellicisme nourrissant le terrorisme, une économie aveugle souillant la planète. Il fallait donc un changement significatif de la politique américaine, souhaité par une bonne partie de la communauté internationale et tant désiré par tout un peuple. La question restait de savoir si ce dernier était prêt à désigner comme le premier de ses représentants un homme de couleur. En effet, personne avant le scrutin n’osait l’affirmer. Les Etats-Unis sont un pays complexe, qui parfois déroute, nous Européens, jusqu’à ce que certains à l’extrême verse dans un anti-américanisme primaire.
Il est vrai que le leadership américain a des traits de caractère qui agacent les autres continents, comme le messianisme dont il s’arroge le droit, en prétextant véhiculer un modèle, le sien, empli de vertus. La référence continuelle à Dieu comme précepte d’une société juste est également incomprise pour de nombreux citoyens du monde, comme en France par exemple. Mais à leur décharge, les Etats-Unis n’ont pas connu le siècle des Lumières.
Les hommes du Président Bush exacerbèrent ces défauts à travers leurs conseils donnés au locataire de la Maison-Blanche. La civilisation américaine, comme tout autre, a des tares dont elle ne supportait plus les effets. L’Amérique s’est donc décidée à changer, jusqu’à s’opposer à l’un de ses vieux démons, le racisme. En cela, les Etats-Unis sont admirables car dès lors que l’Oncle Sam est acculé, poussé dans ses derniers retranchements, ils ont cette capacité à s’élever en un font uni pour dépasser les conservatismes et les clivages.
Quarante ans séparent le combat de Martin Luther King et l’élection de Barack Obama. Ainsi, deux générations ont été suffisantes pour faire admettre à une société que sa destinée pouvait très bien être entre les mains d’un homme dont la couleur fût pendant des siècles si douloureusement associée à l’esclavage. Peu d’Etats peuvent aujourd’hui se targuer d’avoir réussi une transformation aussi rapide.
08/11/2008
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