Nicolas Sarkozy s'offrira dans quelques jours une promotion devant les parlementaires français. La réforme constitutionnelle votée en juillet 2008 lui permet en effet de réunir en Congrès députés et sénateurs pour leur exposer le contenu de sa politique. Mais il n'est pas question que cette intervention fasse l'objet d'un débat contradictoire en sa présence, encore moins d'un vote. Le président convoque donc et dispose. Tout au plus les parlementaires pourront-ils discuter des propos du chef de l'Etat une fois ce dernier retourné dans ses quartiers. Diffiçile alors de trouver dans ce nouveau dispositif institutionnel un quelconque intérêt démocratique. Ce n'était d'ailleurs certainement pas l'intention réelle de Nicolas Sarkozy, lorsqu'il fût l'artisan de la révision de la Constitution, d'ouvrir le champ d'influence du pouvoir législatif concernant les décisions du pays. L'homme préfère un régime présidentiel et tout dans son attitude depuis le début de son mandat y concourt. Comme sa venue prochaine à Versailles qui consiste bien plus à remettre de l'ordre dans les bancs de sa majorité, pas suffisamment docile à son goût, qu'à un engagement solennel devant les français.
